Facebook suit ses modérateurs jusqu’aux toilettes


Facebook demande à ses modérateurs de justifier toutes leurs pauses, même lorsqu’ils vont aux toilettes. Une pression supplémentaire pour ceux dont le travail est déjà difficile.

Le média américain Vice vient de publier le rapport d’une enquête portant sur les conditions de travail des modérateurs Facebook. Aujourd’hui, le réseau social est trop important pour être régulé en interne, de ce fait Facebook sous-traite sa modération à plus de 15 000 indépendants.

Ces modérateurs sont chargés d’éplucher le contenu partagé sur Facebook et de filtrer les publications en désaccord avec les politiques du réseau social. Vice a récupéré le témoignage de Valera Zaicev qui est modératrice depuis 2016 à Dublin. À ses débuts, elle était accompagnée de 120 modérateurs, désormais elle partage son espace de travail avec plus de 800 indépendants. Il faut dire que la modération est primordiale sur Facebook, si bien que l’entreprise de Mark Zuckerberg aurait dépensé près de 500 millions de dollars pour recruter ces modérateurs.

Modérer ses modérateurs

Devant cette armée de modérateurs dont le travail est d’encadrer les publications des 2,45 milliards d’utilisateurs, Facebook doit également encadrer ses 15 000 modérateurs. Pour ce faire, le réseau social a développé un système de gestion du temps conçu pour surveiller chaque instant de la vie d’un modérateur.

Le travail de modérateur n’est pas de tout repos, il faut être assez fort psychologiquement pour visionner du contenu choquant à longueur de journée, tout en étant capable de prendre une décision en moins d’une minute pour valider ou supprimer une publication. Beaucoup souffrent de stress post-traumatique, mais ce n’est pas tout, car le système de surveillance ajoute une pression supplémentaire.

En effet, Facebook exige que ses modérateurs précisent chaque détail de leur vie. Que ce soit les pauses déjeuner, les activités annexes comme le sport ou le yoga, mais surtout les pauses toilettes. Plusieurs modérateurs expliquent qu’en plus de cela, Facebook dispose d’un taux d’erreur de 2%, ce qui vous laisse entre 4 et 5 occasions de vous tromper par mois. Tellement stressées par ces conditions, beaucoup des personnes concernées ne prennent plus de pauses pour lire « La Bible », surnom donné à la politique de contenus de Facebook.

Lire aussi : Les modérateurs de Facebook meurent à leur bureau

Source : Presse-citron


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