La Chine interdit plus de 30 comportements en matière de diffusion sur les plateformes en ligne et exige des influenceurs web des qualifications pour discuter de droit, de finance et de médecine


La Chine a procédé à la publication d’une nouvelle réglementation sur le secteur du live streaming. Elle liste plus d’une trentaine de comportements interdits.

La nouvelle directive exige des influenceurs web qu’ils possèdent des qualifications pertinentes pour discuter du droit, de la finance et de la médecine. Les règles demandent en sus aux plateformes en ligne de ne pas donner à des personnalités publiques qui n’ont fait preuve d’aucune éthique l’occasion de diffuser des contenus. Après la publication d’un projet de loi qui requiert que tous les commentaires sur les réseaux sociaux fassent l’objet de revue avant publication, la Chine se positionne à nouveau comme potentiel exemple à suivre à l’échelle globale sur un sujet désormais sensible. Serait-il pertinent de faire de même dans d’autres pays comme en France ?

La directive en 18 points, publiée par l’administration nationale de la radio et de la télévision et le ministère de la Culture et du Tourisme, exige que les influenceurs web possèdent des qualifications pertinentes pour couvrir certains sujets, notamment le droit, la finance, la médecine et les discussions sur l’éducation. Néanmoins, les autorités ne font pas de précisions sur les qualifications nécessaires.

Les 31 comportements interdits pendant les sessions de diffusion en direct comprennent la publication de contenus qui affaiblissent ou déforment la direction du Parti communiste chinois, le système socialiste ou la réforme et l’ouverture du pays.

Les autres comportements interdits incluent l’utilisation de technologies de type “deepfake” pour manipuler l’image de dirigeants de partis ou d’États et le fait de toucher de façon intentionnelle à des questions sensibles et d’attirer l’attention du public.

Les diffuseurs de contenus en direct ont en sus l’interdiction d’exhiber un style de vie extravagant, comme des produits de luxe et de l’argent liquide. Les règles enjoignent également aux plateformes en ligne de procéder au retrait de la possibilité d’exprimer publiquement leurs opinions, d’organiser des spectacles, de créer un nouveau compte ou de passer à une autre plateforme pour les personnalités publiques qui ont enfreint la loi ou qui n’ont fait preuve d’aucune éthique.

Le seul sujet du traitement des informations autour de la pandémie de coronavirus illustre à souhait la nécessité de se pencher sur la pertinence ou non de mesures telles que celles prises par la Chine. Le président Joe Biden a déclaré à ce propos que des plateformes comme Facebook tuent des gens en autorisant la désinformation sur le vaccin Covid-19 sur leurs services. Des professionnels de santé étayent ces propos du président américain ; à l’instar du docteur Nahid Bhadelia, une experte en maladies infectieuses, qui a déclaré : « Je pense que les médias sociaux jouent un rôle important dans l’amplification de la désinformation, ce qui conduit les gens à ne pas se faire vacciner, ce qui les tue. » C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Maison-Blanche examine la question de savoir si les plateformes de médias sociaux doivent être tenues légalement responsables de la publication de fausses informations.

La Chine poursuit avec l’identification des failles de sa grande muraille numérique qui semble inspirer de plus en plus de pays à l’échelle globale, dont les démocraties occidentales. En effet, le gouvernement australien a, au troisième trimestre de l’année précédente, fait l’annonce de son intention de lever l’anonymat sur Internet en requérant des internautes de fournir une pièce d’identité (passeport, permis de conduire, etc.) pour l’accès à leurs comptes de réseaux sociaux. La disposition s’inscrivait en droite ligne avec l’adoption d’une loi qui autorise les forces de l’ordre à prendre le contrôle de comptes de médias sociaux lorsque des tiers sont soupçonnés dans le cadre d’une enquête. C’est la plus osée de toutes celles en gestation dans l’alliance Five Eyes. Elle permet à la police de pirater les appareils de tiers, de collecter ou de supprimer leurs données. La nouvelle réglementation sur le secteur du live streaming pourrait une fois de plus inspirer plus d’un pays à l’échelle globale.

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Source : Developpez


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