Libye : d’énormes grêlons s’abattent sur la capitale lors d’un violent orage


En fin d’après-midi du mardi 27 octobre, un violent orage a frappé Tripoli, la capitale libyenne. Une violence qui fut surtout celle d’énormes grêlons martelant férocement le paysage urbain.

En effet, les plus gros d’entre eux ont selon toute vraisemblance dépassé les 18 à 20 centimètres de diamètre. Les évaluations préliminaires laissent même penser que le record mondial du plus gros grêlon jamais observé pourrait être menacé.

Toutefois, cela reste largement à confirmer. Ce qui est certain, c’est que cet épisode de grêle géante se place parmi les plus importants jamais recensés à ce jour sur le globe. Par ailleurs, il s’agit très probablement d’un record pour le continent africain.

Estimation visuelle préliminaire du diamètre maximal d’un des grêlons. Celui-ci ferait entre 17 et 20 centimètres. Il s’agit d’une des nombreuses photos partagées sur les réseaux sociaux. Crédits : Mateusz Taszarek / @MateuszTaszarek.

L’orage en question s’est formé à proximité d’un front froid qui traversait la Méditerranée d’ouest en est. L’alimentation en air chaud très instable à l’avant, couplée à une variation rapide de la direction du vent avec l’altitude, a conduit à la formation de vigoureuses cellules orageuses, dont certaines de type supercellulaire. C’est-à-dire constituées d’une ascendance à forte composante rotative. La plus virulente se situait à la pointe sud du front et a pris le chemin de la capitale libyenne en véhiculant ces amas de glace de taille tout à fait exceptionnelle. Enfin, il est probable que le régime de brises local ait participé à renforcer le phénomène.

Crédits : Saad Aldeen Hmouda.

Un épisode de grêle « gargantuesque » !

Cet évènement n’est pas sans rappeler celui survenu en 2018 à l’ouest de Córdoba, ville d’Argentine. Incidemment, les chercheurs qui ont rétrospectivement étudié le phénomène proposèrent de parler de grêle gargantuesque pour tout diamètre supérieur à 15 centimètres. « La nouvelle catégorie souligne la taille extrême et le potentiel destructeur d’une telle grêle et encourage son signalement comme sa documentation dans d’autres cas pour mieux comprendre les processus capables de produire un tel aléa », détaillait le papier. En outre, l’auteur principal Matthew Kumjian rapportait que ces valeurs pouvant parfois dépasser les vingt centimètres étaient « vraiment l’extrémité supérieure de ce que vous pouvez attendre en taille de grêlons ».

Vue satellite de l’orage supercellulaire à l’origine de la chute de grêle extrême en Libye. Canal visible à gauche et infrarouge à droite. Crédits : @MateuszTaszarek / Windy.com.

Rappelons que le record officiel du plus gros bloc de glace tombé sous un orage est détenu par le Dakota du Sud avec une valeur de 20,3 centimètres. Ce grêlon de la taille d’un ballon de Volley a atterri dans la province de Vivian lors d’une très violente dégradation orageuse en cours de journée du 23 juillet 2010. L’épisode argentin de 2018 rapporte un diamètre encore plus élevé mais les estimations via photogrammétrie – et non par mesure directe – ne permettent pas une comparaison homogène. Il n’est donc pas officiellement retenu par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM).

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Source : SciencePost


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