Les robots de Boston Dynamics peuvent faire du Parkour. Devons-nous nous inquiéter ?

Et ils peuvent probablement chasser les gens, aussi.

Le robot Atlas de Boston Dynamics, faisant un saut. Boston Dynamics / YouTube

Il ne sera pas facile d’échapper à l’un des robots Atlas de Boston Dynamics, s’il vous poursuit dans une ruelle étroite.

Une nouvelle vidéo (ci-dessous) montre les robots à l’apparence humaine exécutant pour la première fois une série d’obstacles de parkour de routine, sautant à travers des espaces, effectuant des backflips coordonnés, et même sautant des poutres malgré leur poids, avec plus de grâce que la plupart des humains.

Cependant, ce type de performance nécessite des “mois” de développement, selon un communiqué de presse de la société, donc ils ne vous chasseront probablement pas de sitôt.

Boston Dynamics repousse les limites du mouvement en robotique

Bien que les robots puissent s’adapter à des changements mineurs de position ou d’environnement, ils ont connu un taux d’échec de 50 % lors de leur saut, avec un risque faible mais significatif d’échec à chaque pas, selon un premier rapport d’Engadget. Même les gestes simples, comme le coup de poing à la fin, n’ont pas fonctionné comme prévu, a déclaré la société, qui a souligné la nécessité d’affiner les mouvements, car ils sont limités par l’absence de colonne vertébrale et les articulations relativement faibles des bras des robots.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Atlas n’est pas encore passé à la production à grande échelle, comme Spot, le chien robot. Le robot humanoïde est une sorte de prototype cinématique permettant de repousser les limites de la robotique. C’est pourquoi le parkour est un choix évident pour étendre les mouvements des futurs robots d’assistance, qui pourraient un jour aider les humains dans un large éventail de tâches nécessitant une dextérité humaine ou surhumaine. Mais il va sans dire que les machines dotées de réflexes semblables à ceux des humains doivent être conçues pour aider, et jamais pour nuire aux humains.

Les robots Atlas ont utilisé la perception pour improviser des mouvements

Les progrès cinématiques présentés dans la vidéo sont stupéfiants. Le robot Atlas utilise la puissance du haut de son corps pour sauter par-dessus la barre, exécuter des opérations très complexes tout en gardant l’équilibre et en gérant la répartition de son poids par ses quatre membres simultanément. Jusqu’à présent, la plupart des vidéos présentant le robot Atlas comportaient des figures du bas du corps (à l’exception de quelques roulades et mouvements de danse). Au début de l’année, le vice-président de l’ingénierie de Boston Dynamics, Aaron Saunders, a déclaré à l’IEEE que l’équipe de développement d’Atlas mettrait davantage l’accent sur les progrès du haut du corps, et la preuve en est faite. Les améliorations futures pourraient permettre au robot de faire quelque chose comme un pull-up, ce qui ouvrirait la porte à un éventail d’activités beaucoup plus large.

Cependant, une autre avancée majeure concerne la capacité d’Atlas à utiliser la perception en temps réel de manière inédite. “Les mouvements d’Atlas sont désormais guidés par la perception, alors qu’ils ne l’étaient pas auparavant”, a déclaré Scott Kuindersma, chef d’équipe d’Atlas chez Boston Dynamics, dans le communiqué de presse. “Par exemple, les vidéos de danse et de routine au sol précédentes visaient à capturer notre capacité à créer une variété de mouvements dynamiques et à les enchaîner dans une routine que nous pouvions exécuter encore et encore. Dans ce cas, le système de contrôle du robot doit encore faire de nombreux ajustements critiques à la volée pour maintenir les objectifs d’équilibre et de posture, mais le robot ne sentait pas et ne réagissait pas à son environnement.”

Au cas où vous l’auriez manqué, Kuindersma vient d’annoncer que c’est la première fois qu’Atlas utilise sa propre perception visuelle pour se déplacer, au lieu de s’appuyer sur des mouvements préprogrammés qui ne fonctionnent que dans un environnement statique. Bien que les mouvements des robots dans la nouvelle vidéo soient encore un peu limités, nous voyons également le début de l’improvisation basée sur la machine exprimée dans nos trois dimensions physiques, plutôt que dans des formats numériques (comme l’art de l’IA et les NFT). L’entreprise a même publié une vidéo supplémentaire dans les coulisses, montrant le lourd tribut que ces mouvements infligent aux plaques externes des machines (à force de tomber). Nous ne sommes pas encore arrivés à l’ère de la sous-classe mécanique des robots, mais aujourd’hui, nous avons franchi une étape importante dans l’audition de robots humanoïdes pour un éventail sans précédent de tâches difficiles et exigeantes en mouvements.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche