Une quantité gigantesque de 21 To de code source vient d’être enterrée dans l’Arctique pour un avenir inconnu


Si le jour du Jugement dernier arrive, sachez ceci : des précautions ont été prises.

Sur un archipel arctique isolé, la Réserve mondiale de semences du Svalbard du Svalbard – alias la « Doomsday Vault » de Norvège – contient plus d’un million d’échantillons de semences dans un bunker ressemblant à une forteresse, conçu pour être la banque de semences la plus invulnérable du monde.

Mais le Svalbard ne protège pas que les semences. Sur la même montagne isolée, une mine de charbon abandonnée existe désormais comme un autre refuge vital : l’Arctic World Archive, qui préserve les données du monde d’aujourd’hui pour un avenir incertain. Et l’installation vient de recevoir une contribution d’une portée vraiment ahurissante.

GitHub, souvent présenté comme le plus grand hébergeur de code source ouvert au monde, a réussi à transporter tous ses dépôts de code publics actifs (en février de cette année) vers les Arctic World Archive, dans le cadre des efforts continus de la société pour établir la chambre forte du code GitHub Arctic.

(GitHub)

« Notre mission est de préserver les logiciels open source pour les générations futures en stockant votre code dans une archive construite pour durer mille ans », explique Julia Metcalf, directrice des programmes stratégiques de GitHub, sur le blog de la société.

Le projet, annoncé pour la première fois l’année dernière, a déjà vu un envoi au Svalbard fin 2019, avec un dépôt de 6 000 des plus importants dépôts de code open source de la plateforme.

Le nouvel envoi, géré avec soin pendant les fermetures et les fermetures de frontières liées à la pandémie de coronavirus, va encore plus loin, en préservant un énorme volume de données de 21 téraoctets, écrites sur 186 bobines d’un film d’archives numériques appelé piqlFilm.

Ce support spécialement conçu pour durer 500 ans, des simulations suggérant qu’il devrait durer deux fois plus longtemps, est maintenant stocké à 250 mètres de profondeur, dans un conteneur à parois d’acier à l’intérieur d’une chambre étanche de l’Arctic World Archive.

Le film, composé d’halogénures d’argent sur polyester, ressemble à une impression miniaturisée de codes QR, sauf que chaque image contient quelque 8,8 millions de pixels microscopiques et que chaque bobine s’étend sur près d’un kilomètre, tant les données stockées sont gigantesques.

« Il peut résister à une exposition électromagnétique extrême et a subi des tests approfondis de longévité et d’accessibilité », affirme la société piql.

On espère que ce support à très longue durée de vie, associé à l’isolement naturel des archives et à leur sécurité technique, donnera aux logiciels libres du monde entier les meilleures chances de voir un avenir lointain où les générations futures pourraient un jour en avoir besoin.

« Il est facile d’imaginer un avenir dans lequel les logiciels d’aujourd’hui sont considérés comme une chose désuète et oubliée depuis longtemps, jusqu’à ce qu’un besoin inattendu se fasse sentir », explique le site web des archives GitHub.

« Comme toute sauvegarde, le programme GitHub Archive est également destiné à des futurs actuellement imprévisibles. »

Dans ces futurs imprévisibles, il est difficile de savoir exactement ce que les futurs humains feront du contenu codé des archives, ou comment ils pourront y accéder et les utiliser.

Pour cette raison, le coffre-fort contiendra également une bobine séparée, lisible par l’homme, appelée « Tech Tree », expliquant l’histoire technique et le contexte culturel du contenu des archives.

L’Arbre technologique ne se contentera pas de jeter les futurs humains dans le monde du code source ouvert du 21e siècle, mais servira d’introduction à ces programmes et au type de technologie sur lequel ils fonctionnent.

« Il comprendra également des ouvrages qui expliquent les nombreuses couches de fondements techniques qui rendent les logiciels possibles : les microprocesseurs, la mise en réseau, l’électronique, les semi-conducteurs et même les technologies préindustrielles », explique M. Metcalf.

« Cela permettra aux héritiers des archives de mieux comprendre le monde actuel et ses technologies, et pourrait même les aider à recréer des ordinateurs pour utiliser les logiciels archivés. »

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Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


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