Égypte : Découverte d’un palais secret par accident


Une équipe de fouilles de l’Université de New York (NYU) est tombée sur un palais inconnu. Situé dans les ruines de l’ancienne ville égyptienne d’Abydos, il se dresse près du temple royal du célèbre pharaon Ramsès II.

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Ramsès II au temple de Louxor. Photo par Mohammed Moussa CC BY-SA 3.0

Les fouilles de l’équipe explorent les vestiges d’un vaste programme de construction qui a aidé à caractériser le règne de Ramsès (1279 – 1213 av. J.-C.). Newsweek écrit qu’Abydos est “le foyer d’une nécropole royale où les pharaons des premières dynasties – comme Qaa de la première dynastie et Seth-Péribsen de la seconde – auraient été enterrés”.

La semaine dernière, l’équipe a remarqué une passerelle en pierre à l’entrée du temple au sud-ouest. Ensuite, elle les a mené au palais secret, qui contenait des exemples captivants du “cartouche – un marquage hiéroglyphique qui indique la royauté”, selon Newsweek.

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Temple de Séthi Ier à Abydos, Égypte

De rares cartouches sont visibles aux quatre coins du temple, avec des représentations intrigantes. Ahram Online dit qu’ils montrent des noms de naissance et de trône de Ramsès “peints d’une couleur dorée. Elles sont surmontées de doubles plumes avec un disque solaire entre les deux et en dessous d’un panneau décoratif en or.”

Le palais est fait de pierre calcaire et de briques de terre battue, avec des sols en pierre calcaire. Le directeur de mission Sameh Iskander fait référence à une deuxième salle, dont la base est une colonne de grès. On peut également voir des linteaux portant des inscriptions royales.

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Ramsès II

Ramsès II faisait partie de la dix-neuvième dynastie et devint l’un des souverains égyptiens les plus connus. Il est issu d’un milieu relativement modeste – un article de la BBC de 2017 s’inspirant des travaux de James Baikie (1866-1931) décrit le grand-père Ramsès I comme “essentiellement un bureaucrate provincial à qui on avait imposé la grandeur”.

Le prédécesseur Séti Ier “a vu le succès militaire ainsi que la réalisation d’un des points forts de l’art égyptien, marqué par la sensibilité, l’équilibre et la retenue”.

Malheureusement pour Séthi Ier, son fils n’était pas à la hauteur quand il s’agissait de la guerre. Il a combattu les Hittites en Syrie lors de la bataille de Kadesh (vers 1274 av. J.-C.) et a finalement signé un traité de paix avec eux. Quant à son côté artistique, le verdict a été mitigé.

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Séthi Ier. Photo par Messuy CC BY-SA 3.0

La BBC écrit : “On trouve du bon art sous le règne de Ramsès”, mais elle ajoute qu’“il a continué à s’épanouir quand il n’était pas soumis au poids mort de l’ego du roi”. Aussi connu sous le nom de Ramsès le Grand, il aurait fait l’objet de l’œuvre Ozymandias du poète Percy Bysshe Shelley en 1818, sur un roi insensé. Ramsès II s’appelait Ozymandias en grec.

Le pharaon était un publiciste vantard, une qualité qui n’est pas inconnue de ceux de sa stature. Son héritage perdure, à la fois l’architecture et ce qu’on appelle un “au-delà multimédia : sa momie est transportée du Caire à Paris pour être exposée et re-autopsiée, et une série de best-sellers dans les salons de l’aéroport par un écrivain français, Christian Jacq, donne une version savon-opéra de sa vie.”

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Cour du temple Ramsès II à Louxor. Photo par Jorge Láscar CC BY 2.0

Il a même reçu le traitement d’Hollywood quand Yul Brynner l’a dépeint dans l’épopée Les Dix Commandements (1956). Anne Baxter jouait une de ses femmes, la reine Néfertiti. Une autre femme, Isinofre, a donné naissance à Khâemouaset, un homme studieux considéré comme “le premier égyptologue de l’histoire”.

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Reine Néfertiti

Khaemwise aurait sans doute été intéressé par les efforts de la NYU, qui ont ouvert la conversation sur la conception des temples égyptiens. Ahram Online mentionne la similitude entre le palais de Ramsès II et celui de son père : “L’emplacement et la disposition du palais présentent un parallèle remarquable avec le palais du temple du père de Ramsès II, Séthi Ier à Abydos, à environ 300 mètres au sud.”

Newsweek cite le professeur Joann Fletcher de l’Université de York. Le fait que Ramsès II avait besoin d’un palais à Abydos révèle aussi qu’il n’a pas seulement commandé un nouveau temple sur le site, mais qu’il y passait suffisamment de temps pour justifier un tel logement… Avoir un bâtiment dans lequel les gens vivaient leur vie est toujours fascinant à trouver.

Lire aussi : Un sphinx à tête de bélier découvert dans un atelier de sculpture égyptien vieux de 3 000 ans

Source : The Vintage News – Traduit par Anguille sous roche


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